CHAPITRE 24
Le confortable train roule de la Hongrie vers l'Autriche en
cet après-midi de juin.
PARFAIT POUR VIVRE, AIMER ET MOURIR
Vienne, Prague, Amsterdam
Je rêvasse encore, comme cela m’arrive souvent ces
derniers temps.
Rich est devant moi, occupé à son journal (photo plus bas). Certains de ces jeunes voyageurs y sont très assidus.
L’auberge de Vienne, bien sûr, n’a rien de la désinvolture de
celle de Budapest: ici tout est propre, désinfecté, rangé.
Vienne, quoi! Une excursion à la campagne, en car
pour aller, à pieds pour revenir, est un délice. À condition d’aimer
marcher. Or à ce stade du voyage, je commence à fatiguer
sérieusement. Néanmoins, les vignes, les collines et la forêt
m’apportent le surplus d’énergie dont mon organisme déséquilibré a
besoin.
Vienne, région. Je crois que c'est le Danube et ses ponts, à gauche.
Vienne.
Vienne.
Ce n’est pas pour me plaindre, mais marcher à travers la ville
pour arriver à des endroits fermés peut devenir frustrant et
épuisant. Ceci dit, le réseau de transport en commun est impressionnant,
surtout le métro, son modernisme et son efficacité.
Ce soir, au très
vieil opéra de Vienne, on présente La bohème, rien de moins.
J'y accours à la toute dernière minute.
Avec Rich à un palais viennois.
Moments émouvants: la maison de Mozart.
Autriche: je me suis promené dans les vignobles.
Vienne mérite tous les superlatifs qu’on lui a prêtés, mais je continue à dire que je ne pourrais pas vivre dans une ville où un simple "café américain" et un petit muffin se vendent à prix de fou, et se mange avec une fourchette. No way! Quand on arrive d'Afrique profonde, ces détails choquent.
Prague : l’eldorado envoûtant
Le
voyage en train de Vienne à Prague ne prend que cinq à six heures
et, encore une fois, la caractéristique du voyage est la beauté et
la plénitude des plaines qui défilent.
Paysage tchèque en train.
Prague: maison de Kafka. J'ai l'air très grand; illusion d'optique.
Prague.
Prague est une merveille, un bijou dans un écrin.
C’est peut-être la plus belle capitale d’Europe.
J'y suis retourné quelques années plus tard en provenance d'Ukraine.
Auberge de Prague
Sur le Danube à Prague.
La cité a été préservée, fort heureusement, des
destruction des deux grandes guerres.
Elle semble sortie d’un conte. Tout y est parfait.
Elle vaut le
déplacement directement de Montréal, c’est-à-dire en survolant
Paris, Londres, Amsterdam et Berlin.
Rich Lassiter avec qui j'ai fait un bout de voyage.
La
ville est colorée, d’une architecture fascinante, très propre, peu
bruyante et peu motorisée. Mais où sont donc ses 1,2 million
d’habitants? Elle est verdoyante, romantique et en plus, très bon marché et les gens sont en général affables.
Prague,
sous ses allures de prude tranquille, est tout mouvement. Elle
bouge, elle regarde vers l’avenir. Elle veut s’éclater et veut nous
entraîner dans sa douce folie, un peu ce que j’avais observé à
Budapest. Elle est irrésistible, animée de ce mélange d’impétuosité, de retenue et de naïveté qui
fait le charme de la jeunesse.
C’est à ce titre que la ville dégage son
charisme, sa beauté innocente et que cette cité au passé extrêmement riche est aujourd’hui pleine de nouvelles promesses.
Je suis allé voir ce spectacle, en tchèque. Heureusement je connaissais l'histoire.
C’est
dans le train menant de Vienne à Prague que je rencontre Claire,
une jeune Australienne avec qui j’ai beaucoup ri et avec qui j’ai
partagé une petite, toute petite, chambre en plein cœur de la ville, pour une bouchée de pain.
La chambre est vraiment conçue pour un seul lit simple. Or il y en a deux, séparés d'à peine trois centimètres.
Tout comme je l’avais fait avec Rich à
Budapest, nous nous gâtons avec une promenade romantique sur un
yacht sillonnant la Moldave, qui traverse la ville.
Bref, une belle région pour vivre,
aimer, mourir.
Je
prévoyais prendre le train vers l’Allemagne pour une escale à
Bonn, mais la fatigue me l'interdit. De plus, l’avion est
moins cher (et beaucoup plus rapide!) C’est
donc sans regret que je monte dans l’avion de la KLM vers Amsterdam, dernier arrêt pour le coureur, un peu de repos dans la Sodome du monde moderne où je passerai quelques jours. Puis Bruxelles pour fermer la boucle et m’envoler pour Montréal.
Ça commence à bien faire, mais je suis reconnaissant.
"Go west! Life is peaceful there, go west." (Village People)
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Lybie, de Ouagadougou vers Istanbul