CHAPITRE 25 Épilogue

JE NE SUIS PLUS SEUL


"Les miracles ne sont pas contre nature;
ils sont contre L'IDÉE qu'on se fait de la nature.
(François d'Assise)

(Approche de Montréal) Tout comme en arrivant à Amsterdam, mes sentiments sont confus; à la fois triste et heureux (je sais, le cliché). Comme dans un mauvais cocktail, dangereux mélange.

Je viens de faire une prière:
"J’aimerais que tout cela m’aide à acquérir de la sagesse; rempliras-tu ta promesse?"
Et je me réponds à moi-même, intérieurement: Oui, je pense que oui.

La suite est frappante.

Je le jure devant Dieu, c'est au hasard que j’ouvre mon petit évangile et dès les premières lignes, je suis stupéfait:

Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu – il donne à tous généreusement – et elle lui sera donnée. Mais qu’il demande avec foi, sans douter, car celui qui doute ressemble au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d'autre."



Plus loin, on en rajoute:

"Tenez pour une joie suprême d’être en butte aux épreuves.
Vous le savez: bien éprouvée, votre foi produit la constance.
Mais que nul ne dise: "C’est Dieu qui m’éprouve".
Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente personne.
Chacun est éprouvé par
sa propre convoitise qui l’attire et le leurre"


C’est bien là l’histoire de mon voyage, résumée en quelques lignes, dans les tous derniers milles.
C'EST DE LA SORCELLERIE!

Chanson pour la suite (3m15)
 Elle joue dans un nouvel onglet.
 Cliquez puis revenez ici.
 "Where peaceful waters flow"
"Là où coulent les eaux paisibles."
 La pochette est pertinente, d'ailleurs:


Pris d’allégresse, j’hésite entre rire ou pleurer, mais je fais simplement un sourire en pensant:
"D'accord, j’ai compris." Comme la vie est un patient professeur!

Et devinez ce que j'entends dans mon Walkman? (Je n'invente rien!)

 If you don’t know by now,
 you never will
 Only love can find the door,
 Only love can reach the shore,
 forevermore."

Si tu ne le sais pas encore, tu ne sauras jamais
Seul l'amour peut atteindre la rive, pour toujours.

 ("Where peaceful waters flow",
 Chris de Burgh)

Quelqu'un peut M'EXPLIQUER ce qui vient de se passer?!

Je fixe le paysage à travers le hublot, les yeux perdus sur le fleuve.

Un dernier petit miracle

Depuis un mois, je me demande qui sera là pour m’accueillir.
J’entre dans l’aérogare: personne.
Pas de visages souriants, rien. Aucun de ceux que j’espérais voir n’a pu se déplacer.
En fait mon frère Richard a pu le faire, mais à ce moment je ne le sais pas, et il était en retard.

Et puis on me tape sur l’épaule. Je me retourne, c’est mon ami François, que je n’attendais pas! Le seul qui est là en est un que je n'attendais pas du tout.
Je lui saute dans les bras, il en est même étonné.

Il faut savoir le contexte: six mois auparavant, quelques jours avant mon départ, j’étais allé le visiter à l’hôpital où il était soigné pour des problèmes psychologiques.
Le voir en ces lieux et dans cet état m’avait beaucoup attristé.
Après qu’il m’ait serré fort, je l’avais quitté en le prévenant:
"Je reviens dans quelques mois pour notre premier tennis de l’été, OK?"

Je me suis souvent inquiété pour lui dans les mois suivants.
Et puis, le voilà, à l’improviste.
Comme si l’Univers avait voulu dire:
"Tiens, le voilà, ton ami, il va bien. As-tu d'autres questions encore?"

Je ne suis plus seul.
Tout semble parfait.


    Aller aux chapitres

    Aller à l'accueil Les continents inconnus

    Aller à l'accueil Éric Messier journaliste


Mer Noire, voyage suivant, bateau Turquie / Ukraine (36 heures)

      FIN